°1977
Keren Cytter met en scène le comportement des hommes et les relations qu’ils entretiennent entre eux, en faisant appel au mouvement, au langage, au film, à la vidéo et à l’éclairage. Elle expérimente avec les conventions dramatiques. L’artiste s’inspire souvent de sa propre vie et de celle de ses amis, qui influencent les sujets traités dans ses films : l’amour, le désir, la perte et la manière fantasque dont les hommes communiquent entre eux. Cytter traite ces thèmes universels de manière très personnelle. Elle mêle les codes standard, le narratif et le langage visuel pour raconter une histoire. Cytter ne réalise pas seulement des films, mais aussi des performances, des chorégraphies et des dessins.
vidéo, son, 7’52”
Something Happened est librement inspiré du roman The Dry Heart (1947) de Natalia Ginzburg. Cytter ne suit ni le style littéraire sec, ni l’énigme et opte pour un autre angle d’approche: les soaps ou films de la culture populaire dramatisant des situations de la vie quotidienne. Something Happened montre un conflit domestique entre deux amoureux qui met surtout en valeur le caractère artificiel de leur dialogue. Les acteurs répètent sans cesse les mêmes phrases, mais seule une partie de leur texte est audible. Cytter joue avec le timing, le montage et les positions de caméra pour raconter une histoire qui hésite entre drame hollywoodien et documentaire dans les coulisses. Elle fait monter la tension à un niveau inquiétant.
vidéo, son, 10’
La vidéo Corrections raconte l’histoire d’un homme torturé par la culpabilité parce qu’il a détruit la vie de ses parents. Il compare sa vie à celle d’un cafard. Tout en essayant de se souvenir ce qui s’est passé, il découvre les véritables raisons de son sentiment de culpabilité. Les mouvements de la caméra comme les actions des acteurs sont répétitifs. Keren Cytter utilise de manière singulière les composantes traditionnelles du cinéma comme les acteurs, la distribution des rôles, les voix et le texte. En détournant les éléments de base du film, elle entend remettre en question la confiance aveugle que nous accordons aux structures traditionnelles du narratif.
Produit par Contour 2013 comme partie du projet de collaboration avec les biennales de Göteborg, Liverpool et Ljubljana (dans le cadre du programme culturel européen 2007-2013).